La Fondation Chagnon est comme une pieuvre...

dont les tentacules enveloppent la lutte publique contre la pauvreté.
lundi 6 avril 2009
1-2-3- Gone !
Soutenu financièrement et généreusement par Centraide Montréal depuis le début de la décennie, le Centre 1-2-3-Go! – qui soutient 6 projets dans des quartiers différents de Montréal – favorise une approche très partenariale et très peu politisée d’intervention. Pas grave, la paurvreté ce n'est pas un enjeux politique. (On s'excuse: on a du mal dormir en fin de semaine...)
Dans un communiqué émis le 4 mars 2009, trouvé par la TROVEP-Montérégie, le Centre 1-2-3- Go! (une «œuvre» de Centraide) annonce sa fusion avec Québec-Enfants (une «œuvre de la Fondation Chagnon).
Les tentacules de la Fondation, ayant déjà agrippé fermement l’État, épinglent maintenant Centraide. Qui mène la barque au juste?
mardi 17 mars 2009
La Saint-Patrick et la Fondation Chagnon
Bonne Saint-Patrick.
La Fondation Chagnon... en implantation
La Fondation est en implantation sur la Côte-Nord et elle cherche des partenaires.
Une anecdote qui nous a été racontée: Il y a quelques mois, on organisait un Forum social à Sept-Iles. Peu de temps avant qu'il ait lieu, et de nulle part, est venu un nouvel objectif: «les saines habitudes de vie» !
Et comme par hasard, la Fondation Chagnon a pris la parole lors de l'événement.
Des drôles de coincidences dans la vie.
Puis, à Drummondville, la Fondation commence à tatonner... tout doucement... Elle n'est pas encore là, mais on entend parler...
À suivre.
Le projet de loi 7... qui remplace le projet de loi 84... qui aboutira à la même place... soit la création d'un PPP social
Ci-joint un texte en provenance de la Fédération.
La Fédération québécoise des organismes communautaires famille est très préoccupée par ce projet de loi et des conséquences de son adoption. La loi aura pour effet de constituer un fonds qui « a pour but de soutenir le développement global des enfants âgés de cinq ans et moins vivant en situation de pauvreté, afin de favoriser la réussite de leur entrée scolaire et la poursuite de leur scolarité »[1]. D’un premier coup d’œil, les intentions sont louables. Ce que le projet de loi ne dit pas mais que l’on apprend par le communiqué de presse émis par le ministre Tomassi ou en consultant le Courrier parlementaire : le gouvernement s’engage à verser 15 M$ par année et la Fondation Lucie et André Chagnon versera 25M$ par an, le tout pendant 10 ans. Dans le communiqué, on indique que « les organismes communautaires Famille, les services de garde, les écoles, les établissements du réseau de la santé et des services sociaux, les municipalités, sont invités à présenter des projets ».
Dans la même journée, la ministre Marguerite Blais a présenté un projet de loi instituant un autre fonds, le Fonds de soutien aux proches aidants des aînés. Toujours dans un horizon de 10 ans, le gouvernement mettra 150M$ (à partir de l’impôt sur le tabac) et la Fondation Chagnon 50M$.
Cependant, plusieurs questions se posent.
Il faut se rappeler que le ministre Couillard a également fait adopterer une loi où l’État unit ses argents avec la Fondation Chagnon : Les saines habitudes de vie (ici on se préoccupe des 6-12 ans). Ici encore, on parle d’un horizon de 10 ans.
Quelques questions sans réponse :
1. Le passé est-il garant de l’avenir? Plusieurs groupes communautaires, qu’ils soient dans le secteur famille ou autre, en ont déjà long à dire sur la Fondation Chagnon : non respect des structures de concertation existantes, non reconnaissance de l’expertise développée par les groupes, mépris des processus démocratiques de prises de décision dans les groupes. Certains parlent même d’appropriation abusive du matériel développé par les groupes, de dédoublement de services ou d’activités offertes à une même population. Or Québec-Enfants et Québec en forme reconnaissent qu’ils ont eu un départ difficile; ils seraient maintenant plus à l’écoute de leurs « partenaires », en meilleur équilibre avec les milieux. Force est de constater qu’au-delà du discours, maintes fois entendu, rien ne change. S’allier avec la Fondation Chagnon, n’est-ce pas une façon détournée pour le gouvernement de passer outre la politique L’action communautaire : une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec ?
2. Le Ministère de la Famille et des Aînés est déjà responsable du déploiement du magnifique réseau des services de gardes 0-5 ans. Il consacre environ 16M$ au financement des 272 organismes communautaires famille qui, depuis des années, expriment les conséquences de leur faible financement dans le soutien qu’ils apportent aux familles à toutes les étapes de leur vie. En ajoutant 15M$ pour le développement des 0-5 ans, le ministère indique-t-il que la famille n’a plus de raison d’être quand les enfants ont 6 ans et plus[2]?
3. Déjà, les organismes communautaires Famille sont sous-financés. Comment le ministère de la Famille et des Aînés assurera le rehaussement du financement à la mission des organismes dont le port d’attache est ce ministère?
4. Ce fonds pour les enfants de 0-5 ans s’ajoute aux sommes déjà consacrées par le MSSS (programme SIPPE, PSJP), le gouvernement fédéral (programme PACE/PCNP) et autres. Comment les organismes communautaires famille pourront-ils maintenir les activités qui s’adressent à toutes les familles, quel que soit leur revenu, quel que soit l’âge des enfants?
5. La loi 7 indique qu’il y aura une société de gestion du fonds. Rien n’indique la composition de cette société de gestion. Quelle sera la reddition de compte et qui sera imputable de l’argent public ainsi dépensé?
6. Quelles seront les activités, les projets et les initiatives financées? Quel sera le droit de regard du ministère sur ces activités?
7. En ouvrant la porte au financement d’activités soumises par les écoles, les établissements du réseau de la santé et des services sociaux, l’État est-il encore à se désengager dans le financement des services publics?
8. La fondation Chagnon a pour mission de réduire la pauvreté par l’éducation. Est-ce à dire que les activités financées par la société de gestion ne s’adresseront qu’aux enfants de moins 6 ans provenant de familles pauvres? Qu’en est-il des services pour les familles qui ne sont pas déclarées pauvres mais qui joignent difficilement les deux bouts et qui vivent des situations familiales préoccupantes?
9. Quels sont les effets et les limites des approches ciblées par rapport à des approches de prévention et de soutien qui s’adressent à toutes les familles?
10. Que penser d’une fondation privée qui s’érige comme porteuse des nouvelles normes sociales (que doit-on manger, quels exercices devons-nous faire, qu’est-ce que les parents ont le droit de mettre dans les boîtes à lunch de leurs enfants, etc.)?
11. Que l’on soit pour ou contre les PPP en général, le fait demeure que c’est l’État qui décide où sera construit le CHUM ou le pont. Cela ne relève pas de la décision de la partie privée du PPP. Pourquoi un PPP social n’a-t-il pas de lignes directrices plus précises de la part de l’État?
12. Le PPP – Saines habitudes de vie - existe déjà entre le Ministère de la santé et des services sociaux et Québec en forme (Fondation Chagnon). Y a-t-il une évaluation de l’expérience? Qu’en pensent les acteurs qui sont mobilisés dans les comités d’action locale[3]? Quels sont les résultats de ces initiatives? Comment les budgets ont-ils administrés? Quels sont les mécanismes de reddition de compte publique?
13. Dans 10 ans, quand la Fondation Chagnon se retirera des PPP, quelle sera la pérennité des initiatives mises en place?
14. Avec les PPP sociaux, n’assistons-nous pas à un désengagement de l’État dans le domaine social?
15. Les groupes communautaires n’ont pas le mandat ou la prétention de remplacer les services et les institutions publics. Qu’en est-il des PPP sociaux?
16. Accepter des PPP pour les enfants 0-5 ans, les enfants 6-12 ans, les aidants des aînés, n’est-ce pas ouvrir la porte à d’autres PPP, par exemple PPP des maisons d’hébergement pour femmes, PPP en logement social, PPP pour soins aux personnes handicapées, etc.?
17. La multiplication des PPP sociaux ne ramène-t-elle aux années avant la Révolution tranquille, les fondations jouant le rôle des communautés religieuses d’alors?
Pour plus de renseignements :
Marie Leahey
Directrice générale
FQOCF
450.466.2538
m.leahey@fqocf.org
mercredi 17 décembre 2008
Passeportsanté.net
Avez-vous entendu parler du rappel récent de pastrami de marque Old Style (dans la semaine du 12 décembre 2008) ? Si ça vous intéresse plus que la Fondation Chagnon, allez sur le site suivant pour en apprendre davantage.
http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=2008121468_listeriose_pastrami
Mais vous êtes ici car c’est la Fondation Chagnon qui vous intéresse. L’annonce ci-haute se trouve sur le portail Passeportsanté.net. C’est quoi le portail Passeportsanté.net ? L’information suivante est tiré directement sur leur site WEB

Si vous en connaissez davantage sur Totalmédia inc....
mercredi 10 décembre 2008
Un nouveau gisement d'emploi
C'est ainsi qu'on découvre que François Grenier quitte la Direction générale du Festival de montgolfières de Gatineau pour assumer un poste au sein de Québec en forme en Outaouais. (Le Droit, mardi le 2 décembre 2008).
Pour les gens qui n'habitent pas Gatineau le Festival de montgolfières est l'équivalent gatinois du Carneval de Québec ou du Festival de Jazz de Montréal. C'est une grosse patente. Et le D-G de ce Festival, ce n'est pas n'importe qui. Faut penser que le poste est payant...
Dans le même ordre d'idée, l'École du travail social de l'UQO annonce des postes à la Fondation Chagnon auprès des étudiants/finissants en travail social. (Voir ci-joint). C'est sans doute l'avenir de cette noble profession - maintenant qu'on a fermé les CLSC et que les travailleurs sociaux (devenus organisateurs communautaires, devenus gestionnaires des ententes de service avec les entreprises communautaires...) n'ont plus d'avenir dans le secteur public ... on les forme pour le privé.
En tout cas, les salaires horaires annoncés dans ces annonces sont plus élevés, et de beaucoup, que le moyen actuel dans le communautaire que représente la TROVEPO...
Dans le cadre de sa programmation 2008-09, le CAL désire mettre sur pied une liste d’admissibilité pour les postes à combler suivants :
Intervenant en psychomotricité
(1 poste)
Résumé des fonctions
· Élaborer et animer des séances d’activités psychomotrices, physiques et sportives qui favorisent l’intégration et le développement global de l’enfant.
· Participer au processus d’évaluation des enfants dans le cadre du projet de recherche soutenu par Québec en Forme (QEF).
· Travailler en collaboration avec les partenaires concernés (scolaire, communautaire, familles, collègues, etc.), transmettre la philosophie de QEF et communiquer les retombées du projet au coordonnateur.
Exigences
· Diplôme d’études post-secondaires en éducation physique, kinésiologie, éducation spécialisée, psychoéducation, en loisirs ou plein air.
· Deux années d’expérience d’intervention auprès des enfants de 5 à 12 ans.
· La personne doit posséder un véhicule.
· La personne devra travailler autant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
· Certificat de bonne conduite (antécédents judiciaires).
Conditions contractuelles
· 21 heures par semaine (jusqu’à 35 heures maximum).
· Rémunération de 15,50 $ à 23,00 $ de l’heure.
· Lieu de travail : Gatineau - secteur Hull.
Animateur sportif
(1 poste – Multisports / 1 poste – Cheerleading / 1 poste – Basket-ball)
Résumé des fonctions
· Élaborer et animer des séances d’activités physiques et des jeux collectifs dans un cadre sécuritaire.
· Transmettre la philosophie de Québec en forme et communiquer les retombées du projet au coordonnateur.
Exigences
· Diplôme d’études secondaires.
· Deux années d’expérience en animation auprès des enfants de 5 à 12 ans.
· La personne devra travailler autant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
· Certificat de bonne conduite (antécédents judiciaires).
Conditions contractuelles
· Temps partiel.
· Rémunération entre 10,00 $ et 25,00 $ de l’heure.
· Lieu de travail : Gatineau - secteur Hull.
Veuillez envoyer votre lettre de motivation et votre curriculum vitae avant le 17 décembre 2008, 18h00, à l’attention de Michael Ouellette, coordonnateur du CAL secteur Hull, par courriel (mouellette@quebecenforme.org) ou par télécopieur (819 595-6956).
vendredi 28 novembre 2008
Hein qu’est-ce qu’il a dit là Monsieur Charest :La Fondation Chagnon et les aidants naturels??
Plusieurs ont fait un saut – dont les responsables de cet Observatoire. De quoi s’agit-il? Alors, nous avons écrit au Premier ministre Charest pour en savoir plus et nous reproduisons ci-bas la réponse que nous venons de recevoir.
En bref, la nouvelle patente sur les aidants naturels n'implique pas la Fondation Chagnon (monsieur Charest s’est trompé). En effet, il y a une entente entre le Gouvernement du Québec et Sojecci II ltée, holding de la famille de Lucie et André Chagnon. Avec cette petite précision, l’entente entre les deux partenaires suit exactement le même modèle que Québec en forme et Québec Enfants. Un projet de loi public, qui crée un nouveau Fonds public-privé, qui amasse 200 millions $ sur une période de dix ans… pour répondre aux objectifs de la famille Chagnon ?
Voici le communiqué émis par le ministère de la Famille et des Ainées:
LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC ET LA FAMILLE CHAGNON INVESTIRONT 200 MILLIONS DE DOLLARS AFIN DE SOUTENIR LES PROCHES AIDANTS
Québec, le 17 juin 2008 – La ministre responsable des Aînés, madame Marguerite Blais, a déposé aujourd’hui le projet de loi instituant le Fonds de soutien aux personnes aidantes. Créé afin d’offrir du soutien, de l’accompagnement, du répit et de la formation aux proches aidants, ce fonds est rendu possible grâce à un partenariat d’exception entre le gouvernement du Québec et Sojecci II ltée, holding de la famille de Lucie et André Chagnon, qui y consacreront ensemble la somme de 200 millions de dollars sur une période de dix ans. La ministre s’est réjouie de cette heureuse initiative en compagnie de monsieur André Chagnon, de la Fondation André et Lucie Chagnon, de madame Lily Tremblay, du Regroupement des aidantes et aidants naturels du Québec, et de monsieur Sandro Di Cori, de la Fédération québécoise des sociétés Alzheimer, qui étaient de passage à l’Assemblée nationale pour l’occasion.
D’entrée de jeu, la ministre a expliqué que le projet de loi donne suite à un engagement pris par le gouvernement lors de la présentation du dernier budget et répond à une demande maintes fois formulée lors de la consultation publique sur les conditions de vie des aînés. « Nous sommes résolument engagés à offrir du soutien aux personnes qui prennent soin de leurs proches dans des circonstances souvent très difficiles. Nous en faisons de nouveau la preuve aujourd’hui avec le dépôt de ce projet de loi. La conclusion d’un pareil partenariat montre que nous n’hésitons pas à innover afin d’offrir des services diversifiés aux personnes aînées désireuses de demeurer le plus longtemps possible à domicile. »
Des sommes nouvelles
Le Fonds soutiendra les proches qui fournissent sans rémunération des soins et du soutien régulier à domicile à des personnes aînées ayant une incapacité importante ou persistante susceptible de compromettre leur maintien à domicile.
En outre, le Fonds permettra de financer des projets et des initiatives qui poursuivront notamment les objectifs suivants :
offrir des services de répit;
augmenter et diversifier les services de répit;
offrir des services d’accompagnement et de soutien individuel, communautaire ou social;
soutenir efficacement et de façon continue les personnes ou les communautés œuvrant auprès des proches aidants;
offrir des services de formation et d’apprentissage;
soutenir l’innovation et l’acquisition de connaissances.
Madame Blais a insisté sur le fait que le Fonds réunit des sommes nouvelles et exclut les programmes ordinaires du gouvernement. Ainsi, chaque année et sur une période de dix ans, le gouvernement y consacrera un montant de 15 millions de dollars alors que la famille Chagnon y injectera une somme de 5 millions de dollars. Afin de recevoir du financement, les projets devront proposer des actions concrètes et s’inscrire dans un plan d’action local soutenu par la communauté.
Un effort sans précédent pour seconder les gens atteints d’Alzheimer
Par la création de ce fonds, le gouvernement désire également reconnaître les défis que pose la maladie d’Alzheimer aux personnes atteintes et à leur famille. En effet, cette maladie touche de plus en plus de Québécois et de Québécoises chaque année et le gouvernement souhaite diversifier l’aide offerte aux aidants naturels œuvrant auprès d’eux. « Les récentes données montrent que les proches aidants secondant une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer le font souvent sur une période de huit à douze ans et qu’ils doivent lui offrir un soutien à tous les instants. Cette seule statistique nous motive à financer des projets leur étant plus destinés de façon plus précise », a expliqué la ministre.
Ainsi, 75 % de l’argent investi dans le Fonds de soutien aux personnes aidantes sera consacré aux proches aidants de personnes aînées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies qui y sont apparentées et 25 % ira aux proches aidants de personnes atteintes d’autres maladies.
Pour monsieur Chagnon, cet effort du gouvernement répond à un besoin criant. « En participant à la mise en place de ce fonds, notre fiducie familiale veut saluer et reconnaître le travail et le dévouement de ces aidants qui donnent sans compter. Elle veut également encourager ceux qui souhaitent contribuer au bien-être des aînés qui leur sont proches. »
La ministre a conclu en invitant les parlementaires à adopter ce projet de loi important. « La création de ce fonds est un projet porteur. J’invite mes collègues parlementaires à s’en saisir et à l’adopter afin que l’on puisse ensemble améliorer la qualité de vie de milliers de Québécois et de Québécoises. »
mercredi 12 novembre 2008
Programme Santé et Citoyenneté, Institut du nouveau monde
Alors:
l'Institut du nouveau monde + Collectif pour un Québec sans pauvreté (Projet AVEC) = Une fondation qui se protège des critiques possibles? Une fondation prévoyante?
jeudi 30 octobre 2008
Québec en forme - le milieu un peu moins!
Pour opérationaliser sa mission, Québec en forme s’est régionalisé. Il y a des personnes de son équipe embauchées dans toutes les régions du Québec. En Outaouais-Abitibi, il y en a sept (7).
C’est donc en région que Québec en forme cherche des partenaires avec lesquels il monte, supervise et finance des programmes d’activité physique qui se réalisent en milieu scolaire ou para-scolaire (un samedi matin ou dans un organisme communautaire famille par exemple). Pour réaliser son programme régionalisé, Québec en forme crée des partenariats territoriaux qui s’appellent les Comités d’action locale (CAL). Un CAL, qui embauche et supervise le personnel du Québec en Forme, est composé des directeurs des écoles du territoire visé, des représentants du CSSS, des groupes communautaires (particulièrement du secteur famille), des maisons des jeunes, etc). Les projets soutenus sont ceux qui répondent aux objectifs étroits de la Fondation Chagnon (activités physiques, alimentation, 0 à 16 ans).
Le financement
L’ensemble des projets administré par Québec en forme est financé par le Fonds pour la promotion des saines habitudes de vie. Ce Fonds de 400 millions $ a été constitué pour une période de dix ans, par l’adoption d’une loi publique (La Loi instituant le Fonds pour la promotion des saines habitudes de vie, juin 2007). (Les 400 millions $ est le cumul, sur dix ans, d’un investissement annuel de 20 millions $ par la Fondation Chagnon et de 20 millions $ par le Gouvernement (et dont les détails se trouvent dans la législation)
Le Fonds pour la promotion des saines habitudes de vie est géré par une société de gestion qui réunit le ministre de la Santé et des Services sociaux et la Fondation Chagnon. La société de gestion gère les contributions des partenaires et les affecte à la réalisation des objectifs du Fonds. La majorité du Fonds, soit 75% est destinée à financer des projets issus des communautés locales pour des interventions en alimentation et en activité physique auprès des jeunes de 0 à 17 ans.
Déstabilisation du milieu
Depuis sa création, on critique la très riche Fondation Chagnon de déstabiliser le milieu. Québec en Forme est un excellent exemple.
D’abord, comme n’importe quelle fondation, la Fondation Chagnon a des objectifs. Il doit dépenser son argent en respectant ses objectifs. À la différence d’autres fondations, la Fondation Chagnon est elle-même très riche.
Aussi à la différence des autres fondations, la Fondation Chagnon est étroitement en lien avec l’État. Elle participe à la formulation des plans d’action gouvernementaux et des projets de loi publics. Comme par hasard, ces deux (plans d’action et projets de loi) vont exactement dans le même sens que les objectifs de la Fondation. Avec la création des deux fonds dédiés pour soutenir les deux organismes Québec en Forme et Québec Enfants de la Fondation, elle met la main sur un total de 800 000 000 $ ( dont 350 000 000 $ des fonds publics) pour soutenir ses objectifs.
Ensuite, la Fondation réalise ses objectifs sur le plan local en créant des partenariats, les CAL. Ces partenariats sont formés autour des objectifs de la Fondation, c’est-à-dire les saines habitudes de vie, l’obésité, l’activité physique et les jeunes (définis comme entre 0 et 16 ans.)
Impact sur le communautaire.
D’emblée, les 350 000 000 $ investis dans les fonds dédiés de la Fondation Chagnon, c’est 350 000 000 $ que l’État ne verse pas aux organismes communautaires en financement de mission ou aux écoles pour soutenir l’éducation publique.
Plus spécifiquement, le communautaire a soudainement accès a beaucoup d’argent… d’argent « tagué » aux objectifs de la Fondation Chagnon. Les groupes communautaires peuvent y avoir accès dans la mesure où ils développent des activités
1) qui ne sont pas demandées par leurs membres ; mais
2) qui sont conformes aux objectifs de la Fondation Chagnon ;
ET
3) dans la mesure où le groupe accepte de dégager des ressources pour participer à des rencontres partenariales du CAL.
Exemple. Une maison de quartier fait de l’intervention dans son quartier. Auprès des adultes, des aînées, des ados et des jeunes. Elle a une friperie, une cuisine collective. Elle organise des café-rencontres sur des enjeux socio-politiques. Elle offre des séances de couture, organise de l’aide aux devoirs, et l’été elle parraine un jardin communautaire. Et elle offre un service d’halte-garderie pour permettre aux parents de participer aux activités de l’organisme. Tout ça avec un très petit budget et une équipe de travail de trois personnes. Et beaucoup de bénévoles.
La Fondation Chagnon arrive avec Québec en Forme et sa porte-feuille. La maison est invitée à participer au CAL et donc de pouvoir avoir accès à des sous supplémentaires (30 000$) si elle embarque dans la programmation proposée. Elle y va, déniche le 30 000$ … et découvre qu’elle s’est engagée dans une toute nouvelle voie où les priorités ne sont plus les siennes. Pour avoir les 30 000$, elle doit être ouverte le samedi matin (activités physiques des ados), participer à des rencontres régulières du CAL (donc du temps où les travailleurs sont à l’extérieur de la maison), établir des liens avec l’école primaire du coin (sur des dossiers qui ne l’intéressent pas – elle avait déjà un lien avec l’école sur les dossiers qui l’intéressait…). Elle doit ajouter à son horaire des activités pour les 0 à 16 ans sur les saines habitudes de vie… En fait, on doit utiliser tout le 30 000$ pour créer un poste pour répondre à des besoins qui n’étaient pas là avant que les 30 000$ soit dans le décor.
Sommes-nous dans les patates ?
Avez-vous des exemples semblables ?
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Un partenariat public-privé dans le domaine du social: Le Fonds québécois d'initiatives sociales
Le FQIS n’administre pas un budget de 250 millions $ et n’est pas constitué par une taxe spéciale sur les entreprises.
C'est bien le contraire. Le ministère des pauvres (identifié comme celui de l'Emploi et de la solidarité sociale sur le site gouvernemental) présente le FQIS comme un des "principaux outils" pour "favoriser l’émergence de stratégies locales de lutte contre la pauvreté". Il joue « un rôle de catalyseur et de levier » pour permettre «la mise en commun des ressources de divers intervenants privés, publics et communautaires afin de permettre le développement humain, social et économique de leur propre milieu. »[1] Ce levier et catalyseur de lutte contre la pauvreté, que l'on identifie comme un partenariat privé-public[2] a disposé en 2004-2005 d’investissements de 16 millions $, dont 5 millions $ provenaient de la Fondation André et Lucie Chagnon. (NDLR : Le lettrage gras dans ce paragraphe nous appartient)En 2006-07, l’actif du Fonds avait baissé à 5,7 millions $ (crédits gouvernementaux) et un surplus accumulé de 2,2 millions $ pour un total de 7,9 millions $. Au 31 mars 2007, le surplus accumulé était de 2,5 millions $.
Que se passe-t-il ?
Dans le Rapport annuel d’Emploi Québec 06-07, le ministère ne fait plus référence à la participation directe de la Fondation Chagnon au FQIS. Encore plus étrange, dans le Bilan de la troisième année (lutte contre la pauvreté), on ne fait plus aucune mention du FQIS.
Tout un levier dans la lutte contre la pauvreté!
Tout un catalyseur!!
(Nos excuses à Winston Churchill)
Oh, on vient de comprendre…
En 2006, le ministère de l’Emploi et de la solidarité sociale a conclu un cadre de financement avec les Corporations de développement communautaire, les identifiant comme les répondants locaux en matière de la lutte contre la pauvreté.
Simultanément, les Conférences régionales des élus (CRÉ) et certaines villes (Longueuil), de qui relèvent maintenant un mandat de « développement social », ont amorcé un processus de négociation des ententes régionales quinquennales avec le FQIS. Ces ententes, basées sur l’approche territoriale intégrée (ATI) – cette approche est mentionnée pour la première fois dans le Plan d’action en matière de lutte contre la pauvreté (2002).
L’argent du FQIS, pour financer ces ententes, a commencé a coulé à flot le 1e avril 2008. D’après nos informations, ce sont souvent les CDC qui gèrent cet argent. (A compléter ou à infirmer SVP)
Informations complémentaires
En 2006-07, le FQIS a soutenu «principalement»
o la Ville de Montréal
o le projet Centre Premier Berceau, géré par Autonomie Jeunes Familles, dans le cadre d’une entente avec la Fondation Lucie et André Chagnon (volet prévention de la pauvreté des enfants 0-6 ans et leurs parents).
o une entente interministérielle de financement des activités du Club des petits déjeuners. Une entente de 2 ans renouvelée jusqu’en 2007 …
Deux autres projets sont mentionnés dans le Bilan annuel d’Emploi-Québec 2006-07
o Sécurité alimentaire Estrie
o Emploi et solidarité
Des précisions sur quelques projets soutenus par le FQIS en 2006-07
Sécurité Alimentaire Estrie a reçu du FQIS 112 166$ (06-07). Sur quatre ans, le projet recevra un montant total de 300 000 $ . «Les services visés comportent des activités de récupération et de dépannage alimentaire, de popote roulante, de cuisines collectives, de groupes d’achat et de comptoir familial afin de mieux combattre l’insécurité alimentaire des personnes et des familles démunies. Ce projet est réalisé en partenariat avec l’Agence de la SSS de l’Estrie, la Ville de Sherbrooke et Bell Canada…» (Bilan d’Emploi-Québec 06-07, p 83)
Projet pilote : Emploi et solidarité
«Dans le but d’expérimenter une nouvelle approche visant l’intégration au travail de personnes très éloignées du marché du travail, le FQIS a subventionné COMSEP (Trois-Rivières). » Ce projet a reçu du FQIS 170 250 $ (06-07); l’entente globale entre l’organisme et le FQIS monte à 725 000 $. Par ce projet, vingt participants s’engagent graduellement dans un parcours d’insertion professionnelle sur une période de 26 mois. (Bilan d’Emploi-Québec 2006-07, p. 83)
Centre Premier Berceau
Le Centre Premier Berceau est un projet soutenu par le FQIS. Le Centre est un projet du groupe Autonomie Jeunes Familles qui, lui, est un OBNL «dirigé par un conseil d’administration qui est formé de représentants du gouvernement ainsi que de la Fondation Andre et Lucie Chagnon.» (Bilan annuel d’Emploi-Québec 2006-07)
Voir des messages spécifiques sur le Centre Premier Berceau et sur le groupe Autonomie Jeunes Familles ailleurs dans cet Observatoire.
Le Club des petits déjeuners
Le Club des petits déjeuners est un OBNL dont la mission consiste à offrir aux enfants un petit déjeuner complet et nutritif dans les écoles primaires et secondaires en milieu défavorisé, tout en leur facilitant l’accès à des outils consacrés à leur réalisation personnelle, et ce, en collaboration avec des partenaires qui s’engagent à contribuer au bien-être des enfants. Les déjeuners sont servis dans les locaux des écoles avant l’heure des classes. (Bilan d’Emploi-Québec 2006-07, p 82)
[1] Concilier liberté et justice sociale., p. 70 (Mesure 3,1)
[2] Ibid., p. 57.