La Fondation Chagnon est comme une pieuvre...

La Fondation Chagnon est comme une pieuvre...
dont les tentacules enveloppent la lutte publique contre la pauvreté.

lundi 6 avril 2009

La Fondation Chagnon, l’État... et le décrochage scolaire – un même combat !

Très rapidement après le dépôt du rapport Ménard sur le décrochage scolaire, le gouvernement Charest a bougé. Nonobstant que des recommandations du rapport Ménard reprennent, pour l’essentielle, celles contenues dans le très publique États-généraux sur l’éducation, la vraie question est sans doute pourquoi le gouvernement du Québec a-t-il agit avec autant d’empressement.

Deux hypothèses.

Qui a mandaté le rapport Ménard ? Qui a choisi les membres du groupe de travail qui a formulé les recommandations issus des travaux Ménard ? Qui a déterminé les termes de référence du rapport ? La réponse à toutes ces questions semble être la même : L. Jacques Ménard, o.c. (organisateur communautaire ? On s’excuse de l’ironie…) . Le rapport Ménard ne répond à aucun mandat accordé par le pouvoir public; il s'est donné un mandat. Le Groupe d’action «que j’ai rassemblé» (c’est M. Ménard qui parle) est composé des «plus grands spécialistes.. les dirigeants d’organismes concernés, les gens d’affaires et les responsables administratifs du gouvernement…» Hmm. Les dirigeants, les gens d’affaires – c’est peut-être pour ça que le gouvernement écoute… (De toute évidence, il n'écoute pas des vulgaires pauvres qui chialent encore... C'est ce qu'on comprend lors qu'un député libéral, rencontré récemment, aurait dit à la délégation qui nous suivait : «Ces gens-là, ils veulent juste peinturer ton bureau…»). Donc, première hypothèse : le gouvernement bouge vite car les hommes d'affaires parlent.

Mais le gouvernement écoute particulièrement lorsque les hommes d'affaires ont une porte-feuille. Deuxième hypothèse. La Fondation Chagnon était déjà dans le coup. Car, voyez-vous, à peine une semaine après le dépôt du rapport Ménard, le Gouvernement du Québec dévoile sa Stratégie d’action jeunesse 2009-2014 et fait l’annonce qu’encore une fois le chéquier de la Fondation Chagnon est au rendez-vous : les 25 000 000$ sur 5 ans de de fonds publics annoncés le 29 mars 2009 avaient un complément qui était aussi annoncé le 29 mars: 25 000 000$ en provenance de la Fondation Chagnon .

Bien entendu, c’est de l’argent neuf et va au delà de l’argent public-privé déjà engagé au sein de Québec-Enfant, Québec en forme et Québec-Aidant naturels (qui relève de la SOJECCI II… )

Au total, depuis 2007, le Gouvernement s’est lié à la Famille Chagnon avec des ententes qui valent un total de plus d'un milliard $ :
400 millions $ - Québec Enfants
400 million $ - Québec en forme
200 millions$ - Aidant naturels
50 millions $ - décrochage scoalaire

1-2-3- Gone !

Vous le connaissez déjà peut-être, le Centre 1-2-3 Go! ? Cet organisme montréalais structure la vie de bien des familles et des jeunes enfants de la métropole. Surtout des pauvres, bien entendu, car la lutte à la pauvreté c'est l'affaire de tout le monde!

Soutenu financièrement et généreusement par Centraide Montréal depuis le début de la décennie, le Centre 1-2-3-Go! – qui soutient 6 projets dans des quartiers différents de Montréal – favorise une approche très partenariale et très peu politisée d’intervention. Pas grave, la paurvreté ce n'est pas un enjeux politique. (On s'excuse: on a du mal dormir en fin de semaine...)

Dans un communiqué émis le 4 mars 2009, trouvé par la TROVEP-Montérégie, le Centre 1-2-3- Go! (une «œuvre» de Centraide) annonce sa fusion avec Québec-Enfants (une «œuvre de la Fondation Chagnon).

Les tentacules de la Fondation, ayant déjà agrippé fermement l’État, épinglent maintenant Centraide. Qui mène la barque au juste?