La Fondation Chagnon est comme une pieuvre...

La Fondation Chagnon est comme une pieuvre...
dont les tentacules enveloppent la lutte publique contre la pauvreté.

vendredi 5 février 2010

Si nous étions la Fondation Chagnon…

Nous ne sommes pas la Fondation Chagnon, mais si nous l’étions, nous serions choqués contre notre partenaire, le gouvernement du Québec. Sérieusement choqué.

Voici que le bilan gouvernemental de la cinquième année de lutte aux pauvres et aux exclus vient de sortir ( http://www.mess.gouv.qc.ca/grands-dossiers/ ) et la pauvre[1] Fondation Chagnon n’est mentionné que deux fois. Misère. Une fondation qui investisse plus de 600 millions de son argent dans la lutte à la pauvreté ne mérite que deux petites mentions insignifiantes. Faut croire que le gouvernement est un peu gêné.

Première mention : à la page 24, un éloge du beau travail du CLSC privé (c’est de même que la journaliste Claireandrée Cauchée du Devoir l’a caractérisé dans son excellente reportage du mois de mai 2009), soit l’organisme Autonomie Jeunes Familles. On y apprend que ce partenariat scandaleux a été prolongé jusqu’en 2010! (Voir l’article dans ce blogue qui porte sur cet énorme conflit d’intérêt).

Deuxième mention : Dans le tout dernier paragraphe du bilan, avant la conclusion, soit à la page 49, on apprend que la Fondation Chagnon soutient financièrement des recherches du très autonome Centre d’étude sur la pauvreté. Incroyable.

Là où (si nous étions la Fondation Chagnon et nous ne le sommes pas…) nous serions vraiment choqué, c’est par rapport au bilan fait de la lutte contre le décrochage scolaire, pour améliorer les saines habitudes de vie et pour améliorer la santé physique des jeunes. Aucune mention de la Fondation. Aucune. Allez voir aux pages 21, 24 (ben oui on parle du scandaleux Autonomie Jeunes Familles, mais pas de Québec-Enfants…), 25, 27. Rien. Rien sur l’implication de la Fondation dans le dossier de la persévérance scolaire, sur Québec-en-forme, Québec enfants… Puis, le Fonds québécois d’initiatives sociales (pp 31, 32), loué dans Briller parmi les meilleurs comme un exemple d’un PPP dans le domaine du social : le gouvernement reconnaît-il l’apport financier de la Fondation Chagnon dans ce fonds merveilleux qui facilite le transfert de la lutte aux pauvres aux «territoires» ? Niet. Rien

Alors, nous invitons (respectueusement mais avec insistance) la Fondation Lucie et André Chagnon de se joindre à nous en dénonçant la façon que la lutte actuelle contre la pauvreté se mène. Si peu de reconnaissance pour les millions que vous investissiez. Si nous étions à votre place (et nous n’y sommes pas), nous retirerions tous nos millions $ investis dans des partenariats pourris pour les remettre au fond consolidé de la province. Bien entendu, il faudrait ensuite payer les impôts que vous n’avez pas encore payés…

Mais c’est cela, une démocratie saine : ceux qui en gagnent beaucoup paient davantage pour que tous et toutes puissent avoir accès à des services et programmes publics… C’est une invitation…



[1] Pauvre, pas financièrement. Mais au sens «qui fait pitié»...

mardi 24 novembre 2009

C'est officiel - Famille Chagnon, proches aidants, État - même combat!

Québec et la famille Chagnon créent un fonds pour les proches aidants

De Lia Lévesque (CP) – Il y a 17 heures

MONTREAL — Le gouvernement du Québec et une société de la famille Chagnon lancent un fonds de 200 millions $ sur 10 ans pour les proches aidant les personnes malades à domicile.

Le fonds sera doté de 150 millions $ provenant du gouvernement du Québec et de 50 millions $ provenant de Sojecci II ltée, une société de la famille Chagnon.

Le fonds, annoncé lors du budget 2008-2009, doit servir à soutenir les organismes sans but lucratif qui viennent en aide aux proches aidants, en leur offrant du répit, de l'accompagnement ou du soutien moral.

Une somme de 10 millions $ avait déjà été accordée par Québec depuis le budget de 2007-2008.

Avec le nouveau fonds, ce sont donc 30 millions $ par année qui seront consacrés au soutien aux proches aidants, a précisé lundi la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, lors d'une conférence de presse à Montréal, aux côtés d'André Chagnon, président de Sojecci II ltée.

"On dit souvent que les consultations et les rapports, ça dort sur les tablettes et qu'on ne fait rien, bien je peux vous dire que ce n'est pas vrai", a dit la ministre Blais aux gens réunis à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal.

"J'ai écouté votre cri du coeur. Je n'ai pas de baguette magique mais, quand même, on fait vraiment un pas pour soutenir plus les proches aidants. Et je suis certaine que cette société de gestion va porter fruit", a-t-elle ajouté.

Environ 75 pour cent du montant sera accordé aux proches qui aident une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, alors que 25 pour cent sera consacré à l'ensemble des autres incapacités ou maladies, a précisé la ministre Blais.

Conseil d'administration

Le conseil d'administration de la société de gestion sera composé de 10 membres, dont quatre qui seront suggérés par Sojecci II. Pourtant, Sojecci II injecte dans ce fonds trois fois moins d'argent que le gouvernement du Québec.

Le cabinet de la ministre a expliqué que même si, dans ce cas-ci, il y ait disproportion entre la contribution financière de Sojecci II et sa présence au conseil d'administration, l'équilibre est rétabli lorsqu'on y ajoute un autre fonds relié à la famille Chagnon, destiné aux enfants. En cumulant les deux, la présence de la famille Chagnon au sein des conseils d'administration est alors équilibrée, affirme-t-on.

Entre autres participants à ce conseil d'administration, on retrouve le président et éditeur de La Presse, Guy Crevier, une suggestion conjointe de la ministre des Aînés et de Sojecci II.

On y retrouve aussi André Chagnon, ainsi que Francine Ducharme, professeure à la Faculté des sciences infirmières de l'Université de Montréal, et quatre sous-ministres adjoints. Un proche aidant, Pierre Winner, qui prend soin de sa mère, est aussi membre du c.a.

Réaction

Présent à l'annonce de la ministre, Sandro Di Cori, directeur général de la Fédération québécoise des sociétés Alzheimer, a dit apprécier l'investissement, tout en admettant qu'il ne comblera pas la majorité des besoins.

"Ce projet-là est une excellente nouvelle mais, en partant, on sait que la demande est immense. Ca répond quand même à des besoins qui sont criants. Ca vient colmater une brèche importante dans le système", a-t-il affirmé en entrevue.

Les proches aidants ont besoin de différentes formes de soutien, précise-t-il. "Ces gens-là sont sollicités beaucoup, ont des emplois à temps plein et doivent s'occuper d'un parent malade, dans plusieurs cas, donc ils ont besoin de repos et de ressources pour les aider dans cet accompagnement-là", rapporte-t-il.

D'autres questions..

  1. D'où vient l'argent de Sojecci II - De la vente de Vidéotron ?
  2. À part la Fondation Chagnon et Sojecci II, combien d'autres sources d'argent a-t-il la famille Chagnon pour financer leurs causes ?

vendredi 9 octobre 2009

La Fondation Chagnon - une véritable industrie!

La vie va vite - Mais on vous le promet: dorénavant plus de fidelité sera accordée à l'Observatoire.

Quand on a commence l'Observatoire, le découpage territorial de la Fondation Chagnon jumelait la région de l'Outaouais et celle d'Abibiti-Témis. À l'époque une équipe de sept (7) personnes de la Fondation travaillait à l'implantation de Québec en forme dans les deux régions.

Cet été, alors que l'on préparait une présentation sur la Fondation au conseil d'administration de Centraide Outaouais, on a découvert que la Fondation a scindé les deux régions en deux. Maintenant Québec en forme a une équipe de huit (8) personnes qui travaillent dans l'Outaouais et une equipe de huit (8) personnes qui travaille en Abitibi-Témis.

À titre d'information: La TROVEPO a une equipe d'une personne à temps plein et une personne à deux jours. Le financement public de la TROVEPO est de 42 000$ par année. Le financement public de Québec en forme est de 200, 000, 000$ par année.

Le milieu réagit : Le Fonds dédié pour financer Québec-Enfants est créé

Ci-joint un communiqué dont la TROVEPO est signataire

Communiqué
Pour publication immédiate

Fonds pour le développement des jeunes enfants :
Quand la pauvreté devient une maladie héréditaire...

Montréal, le 22 septembre 2009 – C'est cette semaine que le projet de loi 7 – Loi instituant le fonds pour le développement des jeunes enfants, sera adopté par l'Assemblée nationale. En dépit des quelques bonifications et amendements qui y ont été apportés, la mouture finale du projet de loi est encore loin de disposer de tous les irritants. Lors des consultations du printemps dernier, plusieurs avaient réclamé un moratoire et la tenue d’un véritable débat public sur les enjeux démocratiques soulevés par ce projet de loi. Des pétitions ont d’ailleurs été déposées à plusieurs reprises en ce sens à l’Assemblée nationale dans les semaines qui ont suivi. Or, l’adoption du projet de loi ne saurait faire l’économie d’un nécessaire débat de fond sur les modes de gouvernance qui permettent à de riches mécènes d’orienter nos politiques sociales, ni sur les fondements idéologiques des interventions proposées.
On a beau affirmer que les orientations du Fonds pour le développement des jeunes enfants sont en concordance avec la mission du ministère de la Famille, il n’en demeure pas moins que, comme ce sont les familles pauvres qui sont prioritairement visées par les interventions qu’on entend mettre de l’avant, le Ministère manque à sa responsabilité de répondre aux besoins de l’ensemble des familles québécoises par l’universalité de ses mesures.
Pour sa part, la mission de la Fondation Chagnon est claire : elle vise notamment à « contribuer au développement et à l’amélioration de la santé par la prévention de la pauvreté et de la maladie ». Or, le fait d'associer la pauvreté à la maladie plutôt que de travailler à l’élimination de ses causes structurelles, n’est-il pas en soi une orientation ?
Rappelons, par ailleurs, que c’est suite aux résultats de l’enquête sur la maturité scolaire, réalisée en 2008 par la Direction de la santé publique de Montréal, que la création du Fonds avait été annoncée dans le budget 2008-2009. Cette enquête, financée d’ailleurs en grande partie par la Fondation Chagnon, concluait notamment qu’il fallait « agir dans les premières années des tout-petits pour donner toutes les chances aux enfants de milieux défavorisés de réussir leur parcours scolaire et ainsi, prévenir le décrochage scolaire et la reproduction intergénérationnelle de la pauvreté ». Ici, en plus d’apparenter la pauvreté à une maladie, on lui attribue un caractère héréditaire ! Or, quand on sait que les prestations d’aide sociale actuelles ne couvrent même pas les besoins les plus élémentaires, que le taux actuel du salaire minimum se situe à plusieurs milliers de dollars en deçà du seuil de pauvreté et que les pensions alimentaires pour enfants continuent d’être déduites des prestations d’aide sociale et des prêts et bourses, n’y aurait-il pas lieu de revoir les priorités gouvernementales en matière de lutte contre la pauvreté ?
Bien que le Ministre affirme que les interventions mises de l’avant se feront dans le respect de ce qui est déjà en place dans les communautés locales, il est fortement permis d’en douter. D’une part, les organismes qui font déjà un travail important auprès des familles connaissent depuis toujours des problèmes de sous-financement chronique. Or, le financement qui sera rendu disponible par le Fonds ne vise absolument pas les activités que ces organismes font déjà. C’est donc dire que, à moins de transformer profondément leur mission, qui est d’abord de constituer des milieux de vie pour les familles, ces organismes ne pourront y avoir accès.
La création du Fonds pour le développement des jeunes enfants vient donc consacrer un mode de gouvernance qui permet à un bailleur de fonds privé de disposer des orientations de nos politiques publiques, elle réaffirme la volonté des représentants du Fonds d’investir massivement et de contrôler les communautés locales et, surtout, elle perpétue une vision de la pauvreté comme une maladie dont il faudrait impérativement empêcher la transmission intergénérationnelle !
Un débat de fond demeure nécessaire concernant le recours aux fonds publics/privés dans le domaine des politiques sociales et il déborde largement le contexte du projet de loi 7. Un véritable débat public devrait également porter sur les décisions politiques qui mènent à investir des centaines de millions de dollars dans des interventions visant à circonscrire les conséquences de la pauvreté plutôt que de s’attaquer à éliminer la pauvreté elle-même.
-30-

Source: Sylvie Lévesque, FAFMRQ (514) 729-6666 ou cel: (514) 710-6661

Les organismes signataires: Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, Fédération québécoise des organismes communautaires Famille, Fédération des femmes du Québec, Regroupement des maisons de jeunes du Québec, Réseau québécois de l’action communautaire autonome, Regroupement des organismes communautaires Famille de Montréal, Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire de l’Outaouais, L’R des centres de femmes du Québec, Confédération des syndicats nationaux, Centrale des syndicats du Québec, Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail, Confédération des organismes familiaux du Québec, Michel Parazelli – École de travail social-UQÀM, Fédération autonome de l’enseignement, Conseil québécois des gais et lesbiennes.

mardi 9 juin 2009

fontainedepierres.blogspot.com

À voir : le blog de Sacha Declomesnil, un ex-publicitaire qui travaille maintenant à la Fondation Lucie et André Chagnon : fontainedepierres.blogspot.com. Un petit bijou de blog portant sur le marketing social.

Du marketing social ?
Ça va très bien avec l'entrepreneuriat social, n'est-ce pas?

mardi 12 mai 2009

On visait plus la publication dans un grand média... La Presse, Le Devoir... mais que voulez-vous - une chance qu'il y a l'Observatoire Chagnon!

Libre opinion – Qui décide du mieux-être des familles ?
Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, Fédération québécoise des organismes communautaires Famille, Fédération des femmes du Québec, Regroupement des maisons de jeunes du Québec, Réseau québécois de l’action communautaire autonome, Regroupement des organismes communautaires Famille de Montréal, Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire de l’Outaouais, L’R des centres de femmes du Québec, Confédération des syndicats nationaux, Centrale des syndicats du Québec, Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail,
Confédération des organismes familiaux du Québec, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Michel Parazelli-École de travail social-UQÀM.

Dans sa lettre du 22 avril adressée à Michel David, du journal le Devoir, le ministre de la Famille réagissait à son article intitulé « Charité bien ordonnée » sur la création d’un nouveau fonds, en partenariat avec la Fondation Chagnon, pour le développement des jeunes enfants en situation de pauvreté. Que le Ministre défende un partenariat par le biais duquel il dit vouloir viser le mieux-être des familles est de bonne guerre. Cependant, lorsqu’il affirme qu’un véritable débat public sur la question a déjà eu lieu et que les organismes qui ont pris part aux consultations qui se sont déroulées au début avril sur le projet de loi 7, ont unanimement exprimé leur appui à l’objectif visé par le fonds, il assimile un peu trop rapidement les faits à sa vision personnelle des choses. Si les propos de Monsieur Tomassi laissent entendre qu’à l’issue de ces consultations tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, ce n’est pas le point de vue de tous.
Il faut d’abord préciser que les consultations sur le projet de loi 7 étaient sur invitation seulement. Or, le fait de convoquer, sur une très courte période, un nombre limité d’organismes ne saurait suffire à qualifier l’exercice de véritable débat public. En effet, peu de gens dans la population en général ont eu l’occasion de se familiariser réellement avec les enjeux démocratiques concernant le recours de plus en plus répandu aux fonds publics/privés dans le domaine des politiques sociales. De plus, le Ministre semble croire que le fait d’assujettir la nouvelle société de gestion à la compétence du vérificateur général et la possible mise en place d’un comité de liaison devraient suffire à aplanir les inquiétudes soulevées quant aux enjeux démocratiques. Cependant, le recours à de telles mesures ne saurait faire l’économie d’un nécessaire débat de fond sur les modes de gouvernance qui permettent à de riches mécènes d’orienter nos politiques sociales, ni sur les fondements idéologiques des interventions proposées.
On doit également souligner que les objectifs visés par le projet de loi 7 étaient loin de faire l’unanimité chez tous les groupes ayant participé aux consultations. En effet, huit groupes ont demandé un moratoire sur le projet de loi ou même carrément son retrait, alors qu’à peine sept groupes ont appuyé le ministre. D’autres sont venus questionner les impacts sur les familles visées par ce type d’initiatives. Or, il serait essentiel de faire un examen plus attentif des fondements scientifiques et idéologiques à l’origine de ce type d’interventions et s’assurer qu’on ne fasse pas porter les poids des problèmes sur le dos des familles sans questionner les inégalités sociales et économiques qui jouent un rôle fondamental dans les possibilités de développement des enfants. L’approche positiviste, sur laquelle reposent les principaux modèles de prévention précoce au Québec, tend à évacuer trop rapidement la dimension politique des problèmes et à ignorer la multiplicité des solutions possibles. Dans ce genre d’approche, on a tendance à considérer la pauvreté comme une maladie ou une fatalité [et à exiger des personnes qu'ils modifient leurs comportements pour mieux s'adapter à leur situation de marginalisation] contre lesquelles on ne peut rien faire d’autres que de limiter les dégâts.

Quand on sait que les prestations d’aide sociale ne couvrent même pas les besoins de base les plus élémentaires, que le taux actuel du salaire minimum se situe à plusieurs milliers de dollars en deçà du seuil de pauvreté et que les pensions alimentaires pour enfants continuent d’être déduites des prestations d’aide sociale et des prêts et bourses, n’y aurait-il pas lieu de revoir les priorités gouvernementales en matière de lutte contre la pauvreté ? À ce titre, le récent Avis du Comité consultatif de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale vaut la peine d’être mis à contribution. Cette instance, dont le mandat est de faire des recommandations au ministre responsable du prochain Plan d’action gouvernemental en matière de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale, priorise justement l’amélioration du revenu des personnes et des familles.
Un débat de fond demeure donc nécessaire concernant le recours aux fonds publics/privés dans le domaine des politiques sociales et il déborde largement le contexte du projet de loi 7. Un véritable débat public devrait également porter sur les décisions politiques qui mènent à investir des centaines de millions de dollars dans des interventions visant à circonscrire les conséquences de la pauvreté plutôt que de s’attaquer à éliminer la pauvreté elle-même.

lundi 6 avril 2009

La Fondation Chagnon, l’État... et le décrochage scolaire – un même combat !

Très rapidement après le dépôt du rapport Ménard sur le décrochage scolaire, le gouvernement Charest a bougé. Nonobstant que des recommandations du rapport Ménard reprennent, pour l’essentielle, celles contenues dans le très publique États-généraux sur l’éducation, la vraie question est sans doute pourquoi le gouvernement du Québec a-t-il agit avec autant d’empressement.

Deux hypothèses.

Qui a mandaté le rapport Ménard ? Qui a choisi les membres du groupe de travail qui a formulé les recommandations issus des travaux Ménard ? Qui a déterminé les termes de référence du rapport ? La réponse à toutes ces questions semble être la même : L. Jacques Ménard, o.c. (organisateur communautaire ? On s’excuse de l’ironie…) . Le rapport Ménard ne répond à aucun mandat accordé par le pouvoir public; il s'est donné un mandat. Le Groupe d’action «que j’ai rassemblé» (c’est M. Ménard qui parle) est composé des «plus grands spécialistes.. les dirigeants d’organismes concernés, les gens d’affaires et les responsables administratifs du gouvernement…» Hmm. Les dirigeants, les gens d’affaires – c’est peut-être pour ça que le gouvernement écoute… (De toute évidence, il n'écoute pas des vulgaires pauvres qui chialent encore... C'est ce qu'on comprend lors qu'un député libéral, rencontré récemment, aurait dit à la délégation qui nous suivait : «Ces gens-là, ils veulent juste peinturer ton bureau…»). Donc, première hypothèse : le gouvernement bouge vite car les hommes d'affaires parlent.

Mais le gouvernement écoute particulièrement lorsque les hommes d'affaires ont une porte-feuille. Deuxième hypothèse. La Fondation Chagnon était déjà dans le coup. Car, voyez-vous, à peine une semaine après le dépôt du rapport Ménard, le Gouvernement du Québec dévoile sa Stratégie d’action jeunesse 2009-2014 et fait l’annonce qu’encore une fois le chéquier de la Fondation Chagnon est au rendez-vous : les 25 000 000$ sur 5 ans de de fonds publics annoncés le 29 mars 2009 avaient un complément qui était aussi annoncé le 29 mars: 25 000 000$ en provenance de la Fondation Chagnon .

Bien entendu, c’est de l’argent neuf et va au delà de l’argent public-privé déjà engagé au sein de Québec-Enfant, Québec en forme et Québec-Aidant naturels (qui relève de la SOJECCI II… )

Au total, depuis 2007, le Gouvernement s’est lié à la Famille Chagnon avec des ententes qui valent un total de plus d'un milliard $ :
400 millions $ - Québec Enfants
400 million $ - Québec en forme
200 millions$ - Aidant naturels
50 millions $ - décrochage scoalaire

1-2-3- Gone !

Vous le connaissez déjà peut-être, le Centre 1-2-3 Go! ? Cet organisme montréalais structure la vie de bien des familles et des jeunes enfants de la métropole. Surtout des pauvres, bien entendu, car la lutte à la pauvreté c'est l'affaire de tout le monde!

Soutenu financièrement et généreusement par Centraide Montréal depuis le début de la décennie, le Centre 1-2-3-Go! – qui soutient 6 projets dans des quartiers différents de Montréal – favorise une approche très partenariale et très peu politisée d’intervention. Pas grave, la paurvreté ce n'est pas un enjeux politique. (On s'excuse: on a du mal dormir en fin de semaine...)

Dans un communiqué émis le 4 mars 2009, trouvé par la TROVEP-Montérégie, le Centre 1-2-3- Go! (une «œuvre» de Centraide) annonce sa fusion avec Québec-Enfants (une «œuvre de la Fondation Chagnon).

Les tentacules de la Fondation, ayant déjà agrippé fermement l’État, épinglent maintenant Centraide. Qui mène la barque au juste?

mardi 17 mars 2009

La Saint-Patrick et la Fondation Chagnon

Malgré les recherches exhaustives, nous ne pouvons trouver aucun lien entre la Fête des Irlandais et la Fondation Chagnon. C'est comme si la Fondation, qui vante les «saines habitudes de vie», n'a pas encore découvert le Jameson. Un des mystères de la vie.

Bonne Saint-Patrick.

La Fondation Chagnon... en implantation

Quelques sessions de formation et on apprend des choses...

La Fondation est en implantation sur la Côte-Nord et elle cherche des partenaires.

Une anecdote qui nous a été racontée: Il y a quelques mois, on organisait un Forum social à Sept-Iles. Peu de temps avant qu'il ait lieu, et de nulle part, est venu un nouvel objectif: «les saines habitudes de vie» !

Et comme par hasard, la Fondation Chagnon a pris la parole lors de l'événement.

Des drôles de coincidences dans la vie.

Puis, à Drummondville, la Fondation commence à tatonner... tout doucement... Elle n'est pas encore là, mais on entend parler...

À suivre.